APPEL DU COLLECTIF DES ACTEURS DE LA CULTURE et de L’EDUCATION POPULAIRE

APPEL DU COLLECTIF DES ACTEURS DE LA CULTURE
ET DE L’ÉDUCATION POPULAIRE
Pétition en ligne pour défendre L’ACTION CULTURELLE EN DANGER !

http://www.mesopinions.com/Coordination-culture-et-education-populaire-en-Poitou-Charentes-petition


Nous qui créons, produisons, diffusons, accompagnons des œuvres partout en France,

Nous qui amenons les arts et la culture dans les villages, les quartiers, les écoles et aussi dans la rue, dans les hôpitaux ou dans les prisons, qui organisons des festivals, des ateliers, des rencontres entre les professionnels et le grand public,

Nous qui développons et qualifions les pratiques artistiques des amateurs,

Nous qui soutenons une culture vivante de qualité, de courage, d’indépendance et de création, dans le cadre d’une politique nationale concertée et durable fondée sur l’intérêt général, en ligne avec les artistes, les collectivités, les institutions, et les services de l’Etat,

Nous qui réunissons plusieurs dizaines de milliers d’emplois, plusieurs millions de bénévoles et autant de participants,

Disons aujourd’hui notre très vive inquiétude sur l’actualité des orientations et des choix budgétaires du Ministère de la Culture et de la Communication.

Car au moment même où des effets d’annonce proclament « la démocratisation comme une priorité » du gouvernement ; où les rendez-vous de Valois se présentent comme un « Grenelle de la Culture », sont de fait projetées sans concertation et dans la plus grande opacité, la chute ou la suppression des subventions attribuées par les DRAC dans les secteurs qui construisent le maillage de la démocratisation culturelle sur l’ensemble du territoire.

Sait-on ce que signifient ces retraits ?
L’abandon d’un travail d’action culturelle dans les quartiers, les zones rurales, les hôpitaux, les prisons, c’est le déni des populations les plus démunies qui n’auront qu’à subir l’aliénation des seuls médias de masse.
Le retrait des médiations artistiques, c’est la mise à mal d’une irrigation artistique et culturelle sur l’ensemble du territoire, et le blocage d’un accès aux arts et à la culture pour tous, à tous les âges de la vie.
C’est la mise en difficulté de centaines d’associations qui constituent par leur existence même, le levain de notre démocratie.
C’est la fragilisation jusqu’à la disparition de milliers d’artistes qui avaient engagé leur art au plus proche des populations.
Nous ne pouvons accepter que l’imaginaire, l’art, les rêves, ce qui constitue notre être humain, ce qui nous permet de construire un vivre ensemble, soit bradé ou mesuré à l’aune du marché.
Nous ne pouvons accepter que les valeurs culturelles de démocratisation et de démocratie, nées au cœur de la Résistance et qui fondent notre République soient aujourd’hui démantelées.

Nous en appelons à la responsabilité du Ministère de la Culture et de l’Etat, pour réaffirmer au plus tôt et concrètement la place des arts et de l’action culturelle dans le droit commun des politiques publiques.

Nous invitons l’ensemble des employeurs et salariés de la Culture et de l’Education populaire de Poitou-Charentes, ainsi que les représentants des collectivités territoriales à se mobiliser afin d’exiger collectivement :
– l’arrêt immédiat du désengagement financier de l’Etat,
– la transparence et l’information sur les arbitrages budgétaires pour la culture,
– la mise en place de concertations en région associant les acteurs culturels, les collectivités et l’Etat, pour l’évaluation et la définition des politiques publiques qui nous concernent.

Les signataires :
L’ensemble des structures et organisations professionnelles de Poitou-Charentes réunies au sein de la Coordination des associations et fédérations de Culture et de Communication (COFAC), du Comité régional des associations de jeunesse et d’éducation populaire (CRAJEP), de la Fédération Culture-Multimédia, de la Ligue de l’Enseignement, du Pôle régional des musiques actuelles, du Sydcar-Synavi, du G 19 (Réseau de salles de spectacles de Poitou-Charentes), des représentants en région du SNSP (Syndicat national des Scènes Publiques) et du SYNDEAC, de l’URF-CGT et de l’UFISC (Union fédérale d’intervention des structures culturelles).

Courrier d’accompagnement aux parlementaires (29/02/08)

« Le 27 février dernier, près de 200 personnes, militants de l’éducation
populaire ou professionnels de la culture, artistes ou médiateurs, élus
municipaux, régionaux et nationaux ou simples citoyens, ont répondu à
l’appel du « Collectif des acteurs de la culture et de l’éducation populaire »
pour manifester devant la Préfecture de Poitiers leur grande inquiétude
devant le désengagement de l’État dans le domaine culturel.

Cette mobilisation fut exemplaire. Exemplaire, par la diversité des
signataires de l’appel et des manifestants : c’est la première fois, à notre
connaissance, que la quasi-totalité des organisations (associations
d’éducation populaire, structures professionnelles, syndicats d’employeurs
et de salariés) rassemblant les acteurs de la culture et de l’éducation
populaire se retrouvent pour faire entendre des revendications communes.
Exemplaire, par la capacité de chacune de ces organisations à dépasser ses
seules préoccupations catégorielles pour s’intégrer dans un mouvement
collectif et solidaire.

Et, si elle fut si exemplaire, c’est que l’heure est grave. À l’heure où
l’éducation artistique et le droit à la culture pour tous sont affirmés
comme prioritaires, ce sont les aides aux actions conduites auprès des plus
démunis et dans les écoles qui sont les plus touchés.
C’est aussi que le travail fait dans cette région, en partenariat entre les
services déconcentrés de l’État (DRAC) et les collectivités locales (et au
premier chef la Région), depuis quelques années, était lui aussi exemplaire
: en témoigne ainsi par exemple le remarquable fonctionnement du COREPS
(Comité régional des Professions du spectacle), vitrine de ce partenariat
dans le domaine du dialogue social.

Or les réductions budgétaires du Ministère de la culture risquent de mettre
à mal non seulement les structures visées par ces réductions, mais aussi le
fragile équilibre de l’ensemble de cette politique culturelle partenariale
exemplaire.

C’est pourquoi nous avons l’honneur, Monsieur (ou Madame) le Député (ou le
Sénateur), de vous demander de bien vouloir alerter le Gouvernement sur les
risques que feraient courir à la politique culturelle de notre pays, à la
diversité culturelle que la France a défendu au sein de l’UNESCO, et
au-delà, à la qualité du lien social, un tel désengagement. Nous vous
demandons aussi de contribuer, au sein de l’Assemblée où vous siégez, à la
révision d’une telle politique.

Dans cet espoir, …..

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